samedi 26 novembre 2011

Rebekka Karijord et mes états d'ame...




Parfois je me pose la question sur la nature de ce blog et l'importance (ou non) de parler de la musique scandinave. En réalité, y a-t-il une musique scandinave? Bien sûr que non. Quel rapport peut-il exister entre les Cardigans, Moddi, Stina Nordenstam ou Rebecca&Fiona? A première vue, aucun. Il serait possible d'aller loin dans la réflexion et se dire qu'il existe effectivement un black metal typiquement scandinave, une sensibilité jazz unique ou un rock indé qui n'existe que dans ces pays-là. Oui c'est vrai, mais lorsque j'ai commencé ce blog, je me suis rendu à l'évidence, si les aléas de la vie m'ont donné la chance de découvrir ces artistes si particuliers, c'est bien évidemment du à toute une série de concours de circonstances. Etudiant en langues scandinaves, évidemment. Une, puis, deux, puis trois bourses d'études en Suède et au Danemark... Tout a commencé pour moi avec trois artistes suédois : Kent, Lisa Ekdahl et Stina Nordenstam. Je suis immédiatement tombé en arrêt devant l'énergie du groupe de Jocke Berg, la voix mystérieuse de Stina Nordenstam et le charme si particulier de Lisa Ekdahl... Dès cet instant, c'était en 1997, je me suis mis en quête de découvrir les musiques de ces pays. Cela dit, je n'ai jamais dit que les musiques du nord étaient les meilleures du monde (quoique). Elles ne seraient pas ce qu'elles sont si il n'y avait pas au départ, à la racine, les deux monstres musicaux du vingtième siècle que sont la Grande-Bretagne et les États-Unis. Moi-même je n'apprécierais peut-être pas ces artistes si je n'avais pas bu et mangé du Beatles, du Leonard Cohen, du Velvet Underground ou du LedZep...

D'ailleurs, Høgni Lisberg, dont je parlais récemment, ne serait évidemment pas lui-même si un jour, sur son île il n'avait entendu les Rolling Stones, Ben Harper ou qui sais-je? De la même manière, si la plupart des groupes et artistes scandinaves chantent en anglais, c'est bien évidemment parce que dans ces pays, la culture pop, rock et dance anglo-saxonne a une place de choix.

Mais il arrive parfois qu'un(e) artiste vienne balayer les doutes que je peux avoir sur la réalité d'une musique typiquement scandinave et sur l'utilité de mon blog. Il y a eu Björk a une époque, il y a eu le merveilleux Høgni Reistrup et il y a la Norvégienne Rebekka Karijord.

Wear it Like a Crown

Avec plusieurs cordes à son arc (elle est également musicienne et actrice), Rebecca Karijord peut se permettre de prendre son temps et sortir un album tous les trois ou quatre ans. L'avantage, pour ceux qui ne la connaissent pas, c'est que la demoiselle n'en est qu'à son troisième disque et que rien n'est perdu.

 The Noble Art of Letting Go

Si il y a cette forme, toute nordique, de folie mélée d'élégance chez cette chanteuse, on est loin des Svenska Flickan. Ici, musique et voix nous emmènent voir des paysages faits d'émotions, de vies racontées avec une une sincérité qui enrobe, qui caresse et désarme l'auditeur. Si vous souhaitez commencer à vous plonger dans l'univers de Rebekka Karijord, il serait bon de commencer par The Art of Letting Go. Certes cet album date de 2009. Il n'empêche qu'il est le dernier et de loin le meilleur de ce qu'à produit jusqu'à aujourd'hui la miss. Régulièrement réédité, cet album n'en a pas le moins du monde perdu de sa beauté précieuse et, soit dit entre nous, dans un monde où la plupart des gens consomment la musique comme on achète des carottes au supermarché du coin, The Art of Letting Go est résolument un album à garder au dessus de la pile. En compagnie de Philharmonics d'Agnes Obel et du dernier Sumie Nagano (je sais que je ne suis pas objectif).

Il se murmure qu'un nouvel album est en prévision pour le début de 2012. Quitte à découvrir le travail de cette artiste magique, autant commencer avec The Art of Letting Go.


Pour information, Wear it Like a Crown a eu la grâce d'une diffusion outre-atlantique dans le trailer de Grey's Anatomy. L'épisode étant passé en septembre derniers aux States, on peut supposer le voir arriver sur tihèfouane dans les mois qui viennent...


Paperboy


Discographie :

- 2003 : Neophyte

- 2005 : Good or Goodbye

- 2009 : The Art of Letting Go




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