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mercredi 21 décembre 2011

Sóley Stefánsdóttir


S'appeler Sóley, quand on vient d'Islande a quelque chose de délicieusement ironique*. Car c'est plus vers le côté de la lune que du soleil qu'il faut chercher quand on se penche sur le cas de cette mystérieuse Islandaise à lunettes. Sauvage et farouche, elle l'est assurément et d'ailleurs, celles et ceux qui ont pu l'observer en interview ont certainement noté le côté étrangement inaccessible de cette jeune d'artiste.
Originaire de Hafnarfjörður, dans la banlieue de Reykjavik, une ville dont on dit qu'elle a été construite sur un champ de lave et qu'elle est l'endroit où l'on trouve le plus grand nombre d'elfes dans toute la Scandinavie, Sóley Stefánsdóttir est très tôt initiée à la musique. Un parcours classique : piano, puis tambour dans une fanfare (je vous assure que ce n'est pas drôle là-bas) permettent à la jeune femme de cultiver un grand clacissisme et un décalage qui font aujourd'hui une de ses marques de fabrique.
L'histoire de Sóley Stefánsdóttir, c'est avant tout l'histoire d'une chenille qui devient papillon. On s'en rend compte lorsqu'elle se raconte en interview. Je lisais l'autre jour à ce propos une déclaration d'elle sur l'excellent site bobetbagundang.com qui dit : "J'ai toujours aimé chanter, mais je ne pensais pas pouvoir le faire. Quand j'ai commencé à jouer avec Seabear, j'ai du faire les chœurs et pendant deux ou trois ans, je suis restée assez loin du micro (...). Alors, quand j'ai commencé mon projet  en solo, je me suis rapprochée (du micro) et c'est alors que j'ai réalisé que ce n'était pas si difficile, c'était en fait très amusant! Maintenant j'aime ça."
Je ne resterai pas outre-mesure sur la carrière en groupe de Sóley Stefánsdóttir en groupe, il sera toujours l'occasion de parler de Seabear et Sin Fang. Sachez tout de même que dans la grande tradition islandaise des groupes à géométrie et recensement variables, certains membre de Seabear se retrouvent dans Sin Fang, comme vous pourrez le constater en regardant le très pop Because Of The Blood :


C'est en 2010 que sort le premier EP de Sóley, sous le nom de Theatre Island. Une première expérience solo rassemblant six titres nés d'une simple voix posée sur un piano. Avec ce premier opus, on entrevoit un monde naïf et enfantin, parfois sombre Kill The Clown, Read Your Book ou  mystérieux dans We Will Put Her In Two Graves, voire même enjoué comme sur le titre qui donne son nom à l'EP, Theatre Island (téléchargeable gratuitement sur le site de son label Morr Music) :




Ce premier EP a le dont de rendre légère et douce la mélancolie de la jeune femme. On se laisse porter par cette désarmante simplicité et par un style très particulier, une voix cassée et un piano entêtant. En écoutant Theatre Island je n'ai pu m'empêcher de repenser aux années de jeunesse de la miss... L'Islande, le pays des elfes, un piano, un tambour, une fanfare. Au fond, tout cela est logique... 
En septembre dernier sort We Sink, le premier album. Un LP qui s'ouvre sur un prometteur et efficace I'll Drown et qui laisse entrevoir un style peut-être plus accessible que sur Theatre Island. Les ryhtmes sont plus rapides et l'on pense même parfois entendre du Seabear. Smashed Birds, mélodie élégante et surtout Pretty Face, convainquent sans peine du vrai talent de mélodiste de la jeune artiste. We Sink est donc un album d'une beauté simple et dont on est presque surpris de constater à quel point il est attachant. Avec Sóley Stefánsdóttir, on est véritablement dans un monde mystérieux ou les notes de musique sont comme les arbres d'une forêt étrange et où la lumière vient de cette voix fragile et profonde. Entrer dans ce monde et sans aucun doute une expérience qui requiert une ouverture d'esprit et un attrait pour les musiques différentes et peut-être un peu exigeantes. Ce premier album me fait un peu penser, en tout cas pour la musique, au Dynamite de Stina Nordenstam. Je me permets par ailleurs d'ajouter que Dynamite est mon album préféré de la Suédoise.

Voilà qui est dit! Joyeux Noël!



Et pour terminer, tout de même, un titre de Seabear :





Myspace : http://www.myspace.com/ssoolleeyy


* Sóley ne veut pas dire Soleil en français vous l'aurez compris...

dimanche 18 décembre 2011

Et tout de suite... Une page de pub! (4)



Voici la fin de l'année et la dernière page de pub. J'avais pensé faire une série sans artistes suédois mais ce sera pour une autre fois. Cela dit, avec The Hives en dernière position, j'ai évité le ras-de-marée suédois habituel. On commence avec une chanteuse que j'aime beaucoup et qui a déjà donné de la voix dans quelques publicités.


Emiliana Torrini Azzaro Chrome



Agnes Obel Nivea



Lene Marlin Kinder



Múm Adidas



The Raveonettes K-Mart



Sigur Rós Sky Sport One



Marit Larsen Norsk Olje Og Gass



J.E. Kaada Elections 2011 en Norvège



Kings Of Convenience Nike Beirut Marathon



The Hives Citroën C3



Et au cas où vous auriez loupé les trois premiers épisodes, les voici :

- Episode 1
- Episode 2
- Episode 3

dimanche 11 décembre 2011

Múm



Dans la série des groupes nordiques qui font des disques avec des noms imprononçables, et après le rigolo Harduingetmankandansatill, il y a Múm : et son Húllabbalabbalúú.
 




Aujourd'hui, alors que je roulais entre Pointe-à-Pitre et Basse-Terre (pour celles et/ou ceux qui ne le savent pas, j'habite en Guadeloupe), je me suis dit que, quitte à être seul en voiture, je pouvais bien me payer le luxe d'écouter un petit peu de Múm. Après tout, je fais ce que je veux, non? Et voilà qu'au milieu de ce paysage vert et bleu, mon autoradio se met à diffuser les notes du douillet Húllabbalabbalúú. Habituellement, en voiture, je préfère mettre du bon tataboum comme le dernier Noel Gallagher (qui est très bien) ou du Mew ou encore du Kent mais là, je me suis dis "tiens, c'est bientôt Noël, et si j'écoutais Múm".  
Múm  est un groupe qu'à une époque je confondais avec leurs amis de Sigur Rós. Les deux formations ont tellement souvent fricotées ensemble, sur scène ou en studio, qu'à une lointaine époque où je consommais la musique à la vitesse d'une caissière de chez Carrefour passant les produits sur sa caisse enregistreuse, je n'avais ni le temps, ni l'envie de m'arrêter sur une analyse et une compréhension profondes de ces groupes islandais. J'étais idiot, en gros. 
En rentrant chez moi ce soir, réenchanté par la douceur de cette formation islandaise je me suis dit que j'allais essayer de vous parler de ce grand groupe déguisé en petit.  

Créé en 1997 par Gunnar Örn Tynes et Örvar Þòreyjarson Smàrason (voir ci-dessus), Múm est rejoint en 1998 par les sœurs jumelles Gyða et Kristín Anna Valtýsdóttir (voir ci-dessous). Alors à propos de ces dernières, je me permets d'ouvrir une toute petite parenthèse.


Saviez-vous que ce sont Gyða et Kristín Anna Valtýsdóttir que l'on retrouve sur la pochette de l'album Fold Your Hands Child You Walk Like a Peasant des Belle and Sebastians, sorti en 2000? Non? Eh bien maintenant vous le savez. Un peu de culture ne fait pas de mal, comme on dit dans le Berry!


2000 est également l'année de la sortie du premier album de Múm, Yesterday Was Dramatic - Today Is OK. Entre electronica et post-rock, technologie et instruments acoustiques, musique pop et expérimentation sonore, Múm y propose une exploration onirique de la mélancolie, de la tendresse et du monde de l'enfance. Ce premier album, subtil mélange d'electronica et de sonorités variées surprend d'emblée par son caractère apaisant et agréable.
S'ensuit, en 2002, un deuxième album, Finally We Are No One. Pour la petite histoire, cet album a été créé dans un phare. Lors d'une interview en 2004, les membres de Múm ont déclaré à ce propos que le fait d'enregistrer dans un phare aura eu une importance décisive dans leur processus de création.


Est-il vrai que vous avez enregistré Finally We Are No One dans un phare?
Örvar : En fait, c'est plus dans la maison d'un gardien de phare.
Gunnar : C'est là qu'on a travaillé sur le nouvel album aussi (Nota : Summer Make Good). On a enregistré pendant l'été.
Kristin : Oui on y était cet été, et c'était vraiment bien d'y être pour travailler. On était dans un phare quand on a travaillé sur Finally... mais on l'a enregistré en studio. Pour Summer Make Good, on savait qu'on avait besoin d'un bon endroit pour bosser. Alors on est retourné dans ce  phare, ensuite on est parti en tournée, et par la suite, quand on est rentré en Islande, un ami à nous nous a parlé de cette maison vide et en fait c'est juste une coïncidence si c'était également la maison d'un gardien de phare. On a enregistré là.

(toute l'interview en anglais ici)




Green Grass of Tunnel (2002)



La même année, une version islandaise de Finally We Are No One, (
Loksins erum við engin) sort sur le label Bad Taste.









 We Have a Map of The Piano (2002)


Summer Make Good sort en 2004 et, est donc également créé dans un phare. Cet album, dans le plus pur style de Múm débute par un morceau court qui plante bien le décors. Ca s'appelle Hu Hviss - The Ship. Avec lui, Múm conte une histoire. Une histoire sombre et lumineuse où les instruments et les sentiments sont tantôt électroniques, tantôt naturels.


Hu Hviss - The Ship

Effectivement, la nature, toujours présente dans la processus de création de Múm s'invite à chacune des étapes de ce voyage si particulier. L'orage et la mer en furie dans Hu Hviss - The Ship... une inquiétude lourde qui se poursuit sur Weeping Rock Rock pour s'apaiser avec Nightly Cares et repartir dans une tempête sonore qui conclue Summer Make Good avec l'apocalyptique Abandonned Ship Bells.



En 2007 sort Go Go Smear The Poison Ivy et quelques petites surprises. Après les ténèbres dépeintes dans le précédent opus, le groupe d'Örvar Þòreyjarson Smàrason et Gunnar Örn Tynes nous propose un disque solaire. Oublié le départ en 2006 de Kristín Anna Valtýsdóttir, Múm se remet en selle et c'est désormais les garçons qui sont au chant.
Avec Go Go Smear The Poison Ivy, Mùm ne change pourtant pas son style intrinsèque fait de candeur électronique et de noirceur contrastante, mais adopte une approche musicale moins tortueuse et plus sereine. Avec des compositions mélodiques plus pop, moins electronica et quelques instrumentaux de très haute volée, ce quatrième album studio évoque un univers d'héroïque fantaisie, tel le très mignon Rhubarbidoo ou le génial dernier morceau Winter.


Winter

Mùm grandit lentement, en se débarrassant du superflu et de l'encombrant électronique en ajoutant des violons, des cuivres et des accordéons, le bruit des branches qui craquent et le souffle du vent. Entourés de leurs amis (Sigur Ròs, Mugison, Emiliana Torrini...), Múm jongle inlassablement entre la gravité adulte et l'innocence enfantine.




Sing Along to Songs You Don't Know sort en août 2009. Ce cinquième album studio (sixième si l'on compte la version islandaise de Finally We Are No One) démontre une nouvelle fois la capacité du groupe islandais à évoluer. Les sentiments torturés, si souvent décrits depuis leurs débuts, les enfants de Múm les expriment désormais beaucoup plus avec la chaleur des vrais instruments et sans systématiquement faire appel aux artifices de leurs machines électroniques. L'acoustique et un sentiment aérien font de ce dernier album une nouveauté qui coule de source. Loin des atmosphères sombres de leurs premiers albums, la pochette de Sing Along to Songs You Don't Know annonce lumineusement la couleur et promet une atmosphère de légèreté fascinante.








Múm me manque pas mal mais au fond c'est toute l'Europe et la Scandinavie qui me manquent. Je vais une nouvelle fois fêter Noël au soleil et ça peut paraître ironique mais, sentir la neige tomber sur la peau, voir le souffle s'échapper de la bouche dans le matin frileux sont des sensations que j'ai perdues depuis un long moment. Et si je rentrais?

Résumé discographique (et non exhaustif) :
  • 2000 : Yesterday Was Dramatic – Today Is OK
  • 2002 : Finally We Are No One
  • 2002 : Loksins erum við engin  (version islandaise de Finally We Are No One)
  • 2004 : Summer Make Good 
  • 2007 : Go Go Smear the Poison Ivy
  • 2009 : Sing Along to Songs You Don't Know



Site Web : http://mum.is/
Myspace : http://www.myspace.com/mumtheband





mercredi 23 novembre 2011

FM Belfast - Don't Want To Sleep



Comme son nom ne l'indique pas, FM Belfast est un groupe islandais. Oh il n'y a rien de surprenant à cela, nombreux sont les groupes dont le nom ne reflète pas l'origine : Texas (Ecosse), Air France (Suède) ou Girls In Hawaii (Belgique). Bon, en même temps, en ce qui concerne le dernier exemple, la ville d'origine du-dit groupe n'étant pas des plus propice au rêve et à l'évasion, j'imagine assez mal un groupe s'appeler fièrement Girls In Braine L'Alleud. Mais, je m'égare une fois de plus.
Pourquoi donc vous parler de FM Belfast? Parce que ce groupe vient de faire un carton au festival caennais les Boréales? Parce qu'ils viennent de sortir leur deuxième album, un album de qualité encensé par les critiques? Parce que je ne parle franchement pas assez de l'Islande? Pour tout ça et aussi parce que leur dernier album, Don't Want To Sleep met la patate sans pour autant lasser.



La recette de ce groupe tient tant dans sa conception que dans son style. Sur le modèle joyeusement bordelique des I am From Barcelona, FM Belfast est un groupe à géométrie variable et si il existe un recensement assez clair des membres du groupes (qui ne sont tout de même pas vingt-neuf), il est assez rare que l'ensemble des huit membres soient présents. On est dans une atmosphère tranquille et détendue, pas d'égo surdimensionné ici et assez logiquement, on ressent l'esprit de liberté dans le style du groupe. Fondé en 2005, la légende dit du groupe qu'il a enregistré son premier titre pour fêter l'anniversaire d'un copain.

Rien d'étonnant, en réalité à ce que la bande FM (un peu d'humour ne fait jamais de mal), propose une musique sympa, sans réelle convention et à des années lumières de l'introspection narcissique proposée par Björk. Ce joyeux bordel anti-crise qui a ses bons et ses mauvais côtés. Les bons : Don't Want To Sleep est un album joyeux et qui ne laisse pas le sentiment glacial que peut parfois laisser la musique électro islandaise. Le mauvais côté c'est que cette liberté donne parfois aussi l'impression d'un manque d'implication et de sérieux. Chacun choisi sa façon de voir. Moi je suis plus d'avis de prendre la musique de FM Belfast comme elle est : un instant récréatif et sympa.




PS : Cet album est sorti il y a un moment mais étant donné l'actualité récente du groupe et sa présence en France, il m'a semblé intéressant de revenir sur leur album...

dimanche 6 novembre 2011

Festival "Les Boréales 2011"



Post un peu en retard mais j'ai tellement de choses sur le feu en ce moment! Bref, étant donné que je suis encore (et pour un moment dans les Caraïbes) je ne pourrais pas moi-même m'y rendre mais je me permets de relayer l'info, pour toutes celles et ceux qui se trouvent en métropole et plus particulièrement en Normandie... Depuis jeudi dernier le CRLBN (Centre Régional des Lettres de Basse-Normandie) organise la 20ème édition des Boréales. Il s'agit d"un festival qui tourne autour des cultures des pays Nordiques (Suède, Danemark, Finlande, Norvège, Islande) et Baltes avec des expositions, du théâtre et bien entendu des concerts. A noter à ce propos (mais c'est trop tard désolé) la présence de la troublante Agnes Obel (qui vient de crouler sous une pluie de récompenses aux Danish Music Awards), de Fredrika Stahl (la voix de la pub pour le nissan juke), du grand Jan Garbarek, de Jay Jay Johansson ou de Thomas Dybdahl, entre autres...

A ne surtout pas manquer (sauf pour ma pomme)

Toutes les infos sont ici (lien PDF) et sur le site du CRLBN.


Et pour être complet, voici la vidéo promotionnelle :





dimanche 30 mai 2010

Björk partie 2

De retour après une petite escapade en long, en large et en travers tout autour de mon île Caribéenne, je reviens sur le cas de Björk...




C'est en 1983 et avec le groupe Kukl que Björk trouve son premier projet musical sérieux. Kukl, groupe créé par un producteur de disque, Ásmundur Jónsson, dans le cadre d'une émission de radio, ne devait être à l'origine qu'une expérience ponctuelle. Il s'agissait en fait de réunir divers artistes de groupes et d'univers différents pour créer un superband et Björk, malgré son jeune âge (18 ans à l'époque) avait su attirer l'attention au travers des expériences musicales en solo ou avec Tappi Tíkarrass et Exodus (voir partie 1).

La première prestation scénique de Kukl a lieu en septembre 1983, en première partie du groupe punk britannique Crass. Fort de ce premier test réussi, le groupe sort un premier single en décembre de la même année. Il s'appelle Söngull (démembré) et connaîtra une version anglaise que voici :




La rencontre du groupe islandais avec Crass sera déterminante car c'est sous le label anglais (Crass records) que sortira le premier album de Kukl, The Eye.



Album étrange et inquiétant au titre inspiré d'un roman de Georges Bataille, The Eye rassemble les différentes influences gothiques et punk du groupe où l'on retrouve ça et là Mark E. Smith, Killing Joke, ou comme dans Anna (leur premier clip) un petit air de B52s...



Ce premier album au style singulier emmenera Björk et ses acolythes dans une tournée européenne qui verra la sortie d'un premier live appelé en français Kukl, live à Paris 19.4.84.

Un troisième album, Holidays in Europe (The Naughty Nought) sortira en 1986 sur le label Crass records. Il s'agit d'un album concept encore plus déroutant que The Eye avec des titres faisant référence à la Bible. Un album sur lequel on retrouve France (a Mutual thrill) :





Toutes les bonnes choses ayant une fin, en 1987 Kukl explose laissant la place à Sykurmolarnir (Sugarcubes). En réalité, si le nom du groupe change on retrouve un grand nombre des membres de Kukl dans la nouvelle formation.



Le fait que le groupe se soit formé le jour de la naissance du premier enfant de Björk a-t-il joué un rôle sur la suite de la carrière du groupe, difficile à dire... Ce qui est certain, néanmoins c'est que l'on avec Sugarcubes un groupe beaucoup moins torturé que les précédentes formations de la chanteuse. Très vite, les Sugarcubes deviendront le groupe islandais le plus connu au monde et cela est peut-être lié à cette chanson, Birthday, qui sera jouée sur la BBC par le cultissime John Peel. Birthday sera d'ailleurs élue chanson de l'année par ses auditeurs...


Si c'est pas du Björk tout craché ça, je ne sais pas ce que c'est...

Comme pour bien le démarquer d'un sombre passé Kuklien, le premier album des Sugarcubes, Life's too good est flanqué d'une pochette colorée et joyeuse.


Existe en bleu, rose, jaune, orange...

Le succès de Life's too good et l'ascendant de Björk sur les autres furent tels (tant en Grande-Bretagne qu'aux Stazunis) que des tensions commencèrent à apparaître au sein du groupe. Les différents couples qui s'étaient formés au sein de Sugarcubes explosèrent et c'est poussivement et dans une certaine ambiance électrique que sortira le second album.



Here Today, Tomorrow Next Week!, donc tranche avec le premier opus. Si l'on est toujours dans l'excitation et la pop colorée, la prédominance de la voix du guitariste Einar Örn Benediktsson en déroute plus d'un et l'album est boudé par les fans et une grande partie de la critique. Ecoutez Pluto!


C'est là qu'on se rend compte qu'une voix ça joue quand même un peu à un moment donné...


A l'issue de la tournée de promotion de l'album chacun des membre s'éloigne un peu du groupe et si il y aura effectivement un troisième et ultime album (original) des Sugarcubes, le coeur n'y est plus beaucoup. Björk se prépare déjà a "revenir" vers une carrière solo, une carrière qui sera l'objet de la troisième partie...


Björk partie 1




Parler de Björk est quelque chose de difficile pour moi. Si j'ai adoré l'artiste pendant longtemps, ses dernières productions m'ont quelque peu échappé... Comme beaucoup de fans j'ai tous ces disques et comme beaucoup de fans, mon préféré reste toujours Debut. Mais parler de Björk depuis ce premier disque solo est une erreur... D'abord parce que Debut n'est pas son premier disque. Ensuite parce que la carrière de cette artiste est probablement beaucoup plus riche que ce que le quidam occidental ne le saura jamais. La vie musicale de Björk commence à 11 ans. Née de parents hippies et éveillée, comme tous les petits vikings à la musique, Björk entre très tôt dans le show biz islandais.


Eh oui! Björk et crazy frog ne sont qu'une seule personne!

Dans la foulée de ce premier titre, la petite Björk enquille sur un premier album sobrement appelé Björk. Contrairement au titre que nous venons d'écouter (je me demande combien ont eu le courage d'aller jusqu'au bout!), Björk est un album exclusivement islandais. Il est constitué pour la plupart d'adaptations de titres pop des années 60... dont une que voici...




Fille d'un syndicaliste et d'une activiste écolo, Björk ne pouvait pas rester longtemps esclave du système et si elle poursuit sur la voix musicale, dès 14 ans elle forme un group punk de filles, Spit and Snot... puis est à l'origine d'une autre formation (jazz fusion cette fois), Exodus.
C'est deux ans plus tard, nous sommes en 1981 et Björk à 16 ans, qu'un vrai premier groupe conséquent voit le jour. Il s'agit de Tappi Tíkassar un groupe qui aura une vraie carrière en Islande avec à son actif un album, plusieurs apparitions dans des films et un genre qui enfin commence à ressembler à la Björk que nous connaîtrons bientôt. La voici donc à 17 ans dans un live que l'on peut retrouver dans le docu Rokk Í Reykjavík (que je n'ai pas vu...)




Après deux ans d'une vie musicale riche d'enseignements, Björk délaisse Tappi Tíkassar et entame son second projet sérieux et qui donnera, à ma connaissance, son premier groupe à s'exporter en dehors des frontières islandaises : KUKL.

Björk, une fille qui en a dans la culotte...




Dans le prochain épisode... KUKL et Sugarcubes... Mais avant ça, un live assez rare de Björk et sa bande de tarés de Tappi Tìkassar...

samedi 1 mai 2010

T'es du nord ti?? Partie 1

Le dossier du jour est : Les chanteurs/groupes dont on n'ignorait qu'ils étaient scandinaves.

Commençons avec Emiliana Torrini. Comme son nom ne l'indique pas, elle est islandaise et elle a fait un petit tubounet il y a quelques années qui s'appelait "To be free". Cette chanson, produite à l'époque par Roland Orzabal (leader de Tears for Fears) lui avait permis de faire parler d'elle et c'est ainsi qu'elle se vit proposer par Peter Jackson de chanter la chanson du thème final du Seigneur des anneaux, les deux tours (Gollum's song). Au risque de décevoir certains fans de l'italo-islandaise, j'ai trouvé cette chanson assez moyenne mais en même temps comme je suis assez réfractaire à Lord of the ring, évidemment je ne suis pas très objectif.


Dans un autre registre, la famille Cherry, composée de Neneh et d'Eagle-Eye et enfants du célèbre trompettiste de Jazz Don Cherry sont bel et bien suédois tous les deux. Sans oublier la demi-soeur Titiyo. Alors c'est une famille un peu complexe car si je ne me trompe pas, aucun des trois n'est fils/fille des deux mêmes parents mais il n'en reste pas moins qu'avec des tubes comme "Woman" (Neneh), "Save tonight" (Eagle-Eye) et "Come along" (Titiyo), les trois artistes ont donné à la Suède quelques beau succès pop rock.


Toujours en Suède et là, j'insiste car c'est un très grand : Salem Al Fakir. Cet artiste suédois, d'origine syrienne a découvrir de toute urgence, chante en anglais et même si son nom ne vous dit rien, il se peut fort bien que vous ayez déjà entendu son tube "It's only you (part II)" car ce titre a été utilisé dans une série de publicité pour Volvo.


Un de ses clips (pour voir à quoi il ressemble) :



Si je vous dis que Yukimi Nagano est une chanteuse suédoise, vous me croyez? Eh bien pourtant, c'est vrai... Née d'un papa japonais et d'une maman Américano-suédoise, Yukimi est née à Göteborg et, après avoir fait partie du groupe Koop, elle est désormais la vocaliste de Little dragon, un groupe bien sympathique dont le site web et jazzy se trouve .




Enfin et pour finir là-dessus, un petit clin d'oeil à un groupe (encore des Suédois)... I'm from Barcelona. Bon, il suffit de les regarder deux secondes pour se rendre compte qu'ils sont bien scandinaves mais cette chanson m'a tellement hanté le cervelet pendant quelques semaines alors que j'étais en Espagne...




Donc la chose à retenir de ce petit article est avant tout que :

Tous les scandinaves ne sont pas blonds et même si dans ces pays les minorités sont plus visibles que par chez nous, il est possible d'avoir une couleur de peau différente ou un nom étranger pour faire carrière dans le show biz. Évidemment, la fratrie Cherry n'est pas représentative de la société suédoise, on pourrait certains trouver d'autres exemples plus parlant, mais je suis en train de préparer un autre post plus parlant, sur les musiques urbaines en Scandinavie. Et pour bien être sûr d'enfoncer le clou, je reparlerai plus tard de Salem Al Fakir car c'est un vrai artiste qui écrit et compose des petites mélodies bien ficelées qui mériteraient d'être diffusées connues en France.


Et pour terminer, une chanson de foot norvégienne! Ca s'appelle "Heia Brann", par "Den 12. mann" (le douxième homme) un groupe qui chante la gloire du club de Brann (Bergen en Norvège). Ca vole pas haut mais j'aime bien et je vous défie de ne pas garder cet air en tête! Même ma femme cuisine en chantant "Heia Brann!! Heia Brann!!!"



Heia Brann, Heia Brann
Allez Brann! Allez Brann!
Blod e tjukkere enn vann. Heia Brann
Le sang est plus épais que l'eau. Allez Brann!
Helt fra Kniksen til Paldan
Depuis Kniksen jusqu'à Paldan (deux footballeurs célèbres dans l'histoire du club)
Har mitt hjerte stått i Brann
Mon coeur est resté en flamme/à Brann

Heia Brann, Heia Brann
Allez Brann, Allez Brann
Kom og syng med alle mann, Heia Brann
Viens donc chanter avec nous(avec tous les hommes), Allez Brann
Vi e lagets tolvte mann
Nous sommes le douxième homme de l'équipe
våre hjerter står i Brann
Et nos coeurs restent en flamme/à Brann

Fotballen e rund
Le foot est un round
Eg la skylden på Tom Lund
Et j'en veux toujours à Tom Lund (joueur adverse ayant marqué et éliminé Brann en finale de la coupe de Norvège en 1979)
Eg va heispassasjer
On était dans un ascenseur
Det gikk opp, det gikk ne
On montait, on redescendait (en deuxième division)
men eg tvilte kkje et sekund
Mais je n'ai pas douté une seconde

For eg e ekte Brannsupporter
Car moi je suis un vrai supporter (de Brann)
Eg kjemper helt til fløyten går
Je me bats jusqu'au coups de sifflet final
For kem står imot når presset blir for stort?
Qui est (à vos côté) quand la pression est trop fort
Den 12. mann på store stå
Le douzième homme est là (debout)

(Traduction plus que approximative étant donné que je ne parle que suédois et - à peine - danois. Merci de votre indulgence)

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