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dimanche 18 décembre 2011

Jenny Hval



Jenny Hval est un personnage étrange et lumineux : qui écoute sa musique s'en souvient longtemps. Avec Jenny Hval (ou Rockettothesky, le pseudonyme sous lequel elle était connue il y a quelques années), on entre dans un monde de sentiments invisibles et frissonnants. En effet, celle qui disait il n'y a pas si longtemps chanter pour les morts peut paraître à certains déstabilisante. Derrière une musique profonde et des paroles énigmatiques, on trouve des failles et quelques inquiétudes. Mais tout cela est si beau qu'au fond, rien ne reste d'autre que la lumière et la beauté fondamentale d'une artiste rare qui joue avec sa voix comme d'un instrument mystérieux.
Dans une récente interview (disponible ici en anglais), Jenny Hval décrivait son processus de création :
"Tout ce que je fais débute par un son. Habituellement, je commence par prononcer une phrase ou un mot dans une pièce, en laissant ce son déterminer ce qui va arriver ensuite. Je peux avoir (ou pas) quelque chose d'écrit à l'avance, mais j'ai l'habitude de tout changer en me basant sur le sons des mots. Je dirais donc que j'utilise la voix et le langage comme des instruments."




 Rockettothesky - Grizzly Man 


Je discutais l'autre jour avec une amie norvégienne qui m'a donné le fond de sa pensée au sujet de la miss : "Jenny Hval,  c'est Björk en mieux. Chez elle, il n'y a pas cette espèce de masturbation intellectuelle et narcissique permanente. Elle ne chante dans des pauses qui veulent dire voyez comme je suis belle ou je suis une artiste et si vous n'aimez pas c'est parce que vous êtes idiots et incultes. C'est ça qui me plaît chez Jenny Hval...". Je ne peux qu'être d'accord avec cette idée. 
Après deux premiers albums prometteurs sous le nom de Rockettothesky, la jeune artiste revient en 2011 à visage découvert et nous propose Viscera sur le label Rune Grammofon. A la première écoute, ce qui frappe avec ce dernier  opus c'est avant tout la capacité de cette artiste singulière à faire côtoyer l'intime et le grandiose.

Blood Flight

Aidée de ses deux musiciens attitrés, Kyrre Laastad et Håvard Volden, Jenny Hval propose avec Viscera un opus soigneusement orchestré et qui offre l'occasion de retrouver (ou de découvrir) sa voix si particulière.
En cette fin d'année, je ne peux que vous conseiller de mettre sous le sapin ce petit CD qui, a d'ailleurs été classé parmi les 50 meilleurs albums de l'année par le fameux magazine anglais uncut (voir ici) et dont le site drownedinsound.com dit ceci : "Parfois une obsession peut naître du néant. Un proverbe dit que l'on ne reconnaît ce que l'on a de cher, que lorsqu'on le perd mais l'inverse fonctionne également ; la découverte de quelque chose, peut vous faire prendre conscience de ce qui vous manquait jusqu'alors. C'est ainsi qu'il en est avec jenny Hval, à travers son séduisant Viscera (...)"

Discographie :
  • 2006 : To Sing You Apple Trees (en tant que Rockettothesky)
  • 2008 : Medea (en tant que Rockettothesky)
  • 2011 : Viscera

dimanche 11 décembre 2011

Múm



Dans la série des groupes nordiques qui font des disques avec des noms imprononçables, et après le rigolo Harduingetmankandansatill, il y a Múm : et son Húllabbalabbalúú.
 




Aujourd'hui, alors que je roulais entre Pointe-à-Pitre et Basse-Terre (pour celles et/ou ceux qui ne le savent pas, j'habite en Guadeloupe), je me suis dit que, quitte à être seul en voiture, je pouvais bien me payer le luxe d'écouter un petit peu de Múm. Après tout, je fais ce que je veux, non? Et voilà qu'au milieu de ce paysage vert et bleu, mon autoradio se met à diffuser les notes du douillet Húllabbalabbalúú. Habituellement, en voiture, je préfère mettre du bon tataboum comme le dernier Noel Gallagher (qui est très bien) ou du Mew ou encore du Kent mais là, je me suis dis "tiens, c'est bientôt Noël, et si j'écoutais Múm".  
Múm  est un groupe qu'à une époque je confondais avec leurs amis de Sigur Rós. Les deux formations ont tellement souvent fricotées ensemble, sur scène ou en studio, qu'à une lointaine époque où je consommais la musique à la vitesse d'une caissière de chez Carrefour passant les produits sur sa caisse enregistreuse, je n'avais ni le temps, ni l'envie de m'arrêter sur une analyse et une compréhension profondes de ces groupes islandais. J'étais idiot, en gros. 
En rentrant chez moi ce soir, réenchanté par la douceur de cette formation islandaise je me suis dit que j'allais essayer de vous parler de ce grand groupe déguisé en petit.  

Créé en 1997 par Gunnar Örn Tynes et Örvar Þòreyjarson Smàrason (voir ci-dessus), Múm est rejoint en 1998 par les sœurs jumelles Gyða et Kristín Anna Valtýsdóttir (voir ci-dessous). Alors à propos de ces dernières, je me permets d'ouvrir une toute petite parenthèse.


Saviez-vous que ce sont Gyða et Kristín Anna Valtýsdóttir que l'on retrouve sur la pochette de l'album Fold Your Hands Child You Walk Like a Peasant des Belle and Sebastians, sorti en 2000? Non? Eh bien maintenant vous le savez. Un peu de culture ne fait pas de mal, comme on dit dans le Berry!


2000 est également l'année de la sortie du premier album de Múm, Yesterday Was Dramatic - Today Is OK. Entre electronica et post-rock, technologie et instruments acoustiques, musique pop et expérimentation sonore, Múm y propose une exploration onirique de la mélancolie, de la tendresse et du monde de l'enfance. Ce premier album, subtil mélange d'electronica et de sonorités variées surprend d'emblée par son caractère apaisant et agréable.
S'ensuit, en 2002, un deuxième album, Finally We Are No One. Pour la petite histoire, cet album a été créé dans un phare. Lors d'une interview en 2004, les membres de Múm ont déclaré à ce propos que le fait d'enregistrer dans un phare aura eu une importance décisive dans leur processus de création.


Est-il vrai que vous avez enregistré Finally We Are No One dans un phare?
Örvar : En fait, c'est plus dans la maison d'un gardien de phare.
Gunnar : C'est là qu'on a travaillé sur le nouvel album aussi (Nota : Summer Make Good). On a enregistré pendant l'été.
Kristin : Oui on y était cet été, et c'était vraiment bien d'y être pour travailler. On était dans un phare quand on a travaillé sur Finally... mais on l'a enregistré en studio. Pour Summer Make Good, on savait qu'on avait besoin d'un bon endroit pour bosser. Alors on est retourné dans ce  phare, ensuite on est parti en tournée, et par la suite, quand on est rentré en Islande, un ami à nous nous a parlé de cette maison vide et en fait c'est juste une coïncidence si c'était également la maison d'un gardien de phare. On a enregistré là.

(toute l'interview en anglais ici)




Green Grass of Tunnel (2002)



La même année, une version islandaise de Finally We Are No One, (
Loksins erum við engin) sort sur le label Bad Taste.









 We Have a Map of The Piano (2002)


Summer Make Good sort en 2004 et, est donc également créé dans un phare. Cet album, dans le plus pur style de Múm débute par un morceau court qui plante bien le décors. Ca s'appelle Hu Hviss - The Ship. Avec lui, Múm conte une histoire. Une histoire sombre et lumineuse où les instruments et les sentiments sont tantôt électroniques, tantôt naturels.


Hu Hviss - The Ship

Effectivement, la nature, toujours présente dans la processus de création de Múm s'invite à chacune des étapes de ce voyage si particulier. L'orage et la mer en furie dans Hu Hviss - The Ship... une inquiétude lourde qui se poursuit sur Weeping Rock Rock pour s'apaiser avec Nightly Cares et repartir dans une tempête sonore qui conclue Summer Make Good avec l'apocalyptique Abandonned Ship Bells.



En 2007 sort Go Go Smear The Poison Ivy et quelques petites surprises. Après les ténèbres dépeintes dans le précédent opus, le groupe d'Örvar Þòreyjarson Smàrason et Gunnar Örn Tynes nous propose un disque solaire. Oublié le départ en 2006 de Kristín Anna Valtýsdóttir, Múm se remet en selle et c'est désormais les garçons qui sont au chant.
Avec Go Go Smear The Poison Ivy, Mùm ne change pourtant pas son style intrinsèque fait de candeur électronique et de noirceur contrastante, mais adopte une approche musicale moins tortueuse et plus sereine. Avec des compositions mélodiques plus pop, moins electronica et quelques instrumentaux de très haute volée, ce quatrième album studio évoque un univers d'héroïque fantaisie, tel le très mignon Rhubarbidoo ou le génial dernier morceau Winter.


Winter

Mùm grandit lentement, en se débarrassant du superflu et de l'encombrant électronique en ajoutant des violons, des cuivres et des accordéons, le bruit des branches qui craquent et le souffle du vent. Entourés de leurs amis (Sigur Ròs, Mugison, Emiliana Torrini...), Múm jongle inlassablement entre la gravité adulte et l'innocence enfantine.




Sing Along to Songs You Don't Know sort en août 2009. Ce cinquième album studio (sixième si l'on compte la version islandaise de Finally We Are No One) démontre une nouvelle fois la capacité du groupe islandais à évoluer. Les sentiments torturés, si souvent décrits depuis leurs débuts, les enfants de Múm les expriment désormais beaucoup plus avec la chaleur des vrais instruments et sans systématiquement faire appel aux artifices de leurs machines électroniques. L'acoustique et un sentiment aérien font de ce dernier album une nouveauté qui coule de source. Loin des atmosphères sombres de leurs premiers albums, la pochette de Sing Along to Songs You Don't Know annonce lumineusement la couleur et promet une atmosphère de légèreté fascinante.








Múm me manque pas mal mais au fond c'est toute l'Europe et la Scandinavie qui me manquent. Je vais une nouvelle fois fêter Noël au soleil et ça peut paraître ironique mais, sentir la neige tomber sur la peau, voir le souffle s'échapper de la bouche dans le matin frileux sont des sensations que j'ai perdues depuis un long moment. Et si je rentrais?

Résumé discographique (et non exhaustif) :
  • 2000 : Yesterday Was Dramatic – Today Is OK
  • 2002 : Finally We Are No One
  • 2002 : Loksins erum við engin  (version islandaise de Finally We Are No One)
  • 2004 : Summer Make Good 
  • 2007 : Go Go Smear the Poison Ivy
  • 2009 : Sing Along to Songs You Don't Know



Site Web : http://mum.is/
Myspace : http://www.myspace.com/mumtheband





jeudi 8 décembre 2011

Bob Hund



Pour certains en Suède, Bob Hund est le meilleur groupe du monde, pour d'autres ce sont des gens pas très bien dans leur tête qui feraient mieux de trouver un vrai travail et arrêter de martyriser le monde avec leur bruit désorganisé. Peu importe ce que l'on en pense après tout car dans le genre inclassable, Bob Hund se pose là. Indépendant? Certainement. Punk. Sans doute. Sérieux? Oui et non... Comment décrire en effet un groupe qui depuis une vingtaine casse en permanence les codes du classement de CD Fnaco-Virginesque?

Je pourrais certainement commencer par une vidéo de leur tube Istället För Musik ; Förvirring...


... Et vous vous diriez "okay je vois le genre"...

Mais si ensuite je passe à un titre comme Harduingetmankandansatill...


Là, très vite la confusion s'installe et vous vous demandez mais qu'est-ce que c'est que ce truc? Quel est ce groupe étrange au style si étonnant? On dirait Arthur H croisé avec Elmer Food Beat, Kraftwerk, Iggy Pop et Franck Black... Eh bien tout cela c'est bel et bien Bob Hund (ou Bergman Rock lorsqu'ils chantent en anglais). J'ajouterai que Bob Hund c'est avant tout un groupe qui respecte son public, qui cherche en permanence à se renouveler, qui ne sort pas la grosse artillerie pour vendre des disques (comme Kent et l'affaire Sonyericsson) et qui prouve enfin que l'on peut être populaire sans arrondir les angles.
Paradoxalement je trouve que leur chanson moins rapides sont parfois meilleures car elles ont quelque chose de profond et presque cru, comme on peut le voir dans des titres comme Festen är Över (La fête est finie).




Ou dans Stanna Klocka Stanna.


Bob Hund : Un groupe en 3D


Mais c'est avant tout sur scène que la magie s'opère. Le chanteur, Thomas Öberg, sorte d'hybride entre Iggy Pop et Pouf le cascadeur en fait des caisses quitte à passer pour un abruti, monte sur des enceintes ou sur des rambardes de sécurité dans une transe assez peu scandinave. Et à bien y regarder, voir un concert de Bob Hund c'est un peu retrouver l'hystérie beatlemaniaque des années 60 assaisonnée à la sauce keupon... J'ai eu la chance de découvrir cette bande de taré en live et non par un CD. C'est... comment dire... comme découvrir le sexe en commençant par une partouze! Je deviens vulgaire mais regardez ça et vous verrez :





Pour terminer sur le sujet, voici la disco de Bob Hund :

  • 1993 : Bob Hund (1) (EP)
  • 1994 : Bob Hund (2) (Album)
  • 1996 : Omslag: Martin Kann (Album)
  • 1998 : Jag rear ut min själ! Allt skall bort!!! (Album)
  • 1999 : Bob Hund sover aldrig (Album live)
  • 2001 : Stenåldern kan börja (Album)
  • 2002 : Ingenting (Compilation de démos)
  • 2002 :10 år bakåt & 100 år framåt (Compilation de singles)
  • 2003 : Det Där Nya Som Skulle Vara Så Bra (EP)
  • 2009 : Folkmusik för folk som inte kan bete sig som folk (Album)
  •  2010 : Stumfilm (EP)
  • 2011 : Det Överexponerade Gömstället (Album)

samedi 19 novembre 2011

Svenska flickan


Une rencontre avec Svenska Flickan est une aventure. Un voyage à travers l'enfance, les couloirs du lycée, la honte et la désolation des forêts suédoises. Genres mélangés librement et sauvagement. Svenska Flickan (la jeune fille suédoise) fouille et prend tous les outils qu'elle peut trouver pour raconter son histoire. C'est avec de l'humour, des synthétiseurs, des queues de cochon, des rythmes de samba, du chamanisme, de la musique et des chants rituels qu'elle te séduira (...)
C'est comme cela que se présentent, elles-même, les trois filles de Svenska Flickan (la jeunne fille suédoise). Et effectivement, il y a un grain de folie dans ce trio. Rien qu'à les voir on s'imagine tout de suite qu'il y a un truc qui cloche magnifiquement.




Svenska Flickan est un groupe vocal composé de Fanny Leander, Sofie Forsman et Moa Nilson. Créé en 2009, ce trio explose sur scène mais n'a encore pour le moment aucun album en vente. En tout cas, je n'ai rien trouvé de probant (en CD ou en téléchargement légal)  à ce jour, mais je pense que Svenska Flickan a le même problème de référencement que d'autres groupes suédois qui ont choisi des noms simples (Kent, The Voyage, etc.). Il est donc fort possible qu'elles soient tout simplement difficiles à trouver. A bien observer leurs clips (car il y en a), on se rend compte que l'on est véritablement en présence d'un groupe habité, hyper inventif et qui ferait passer Camille pour une chanteuse mormone.

Zexy

Mais derrière la joyeuse sauvagerie démontrée, il y a un vrai talent vocal et une maîtrise sûre et expérimentée de l'espace et des sons. On en a un exemple criant dans le beaucoup plus calme et profond Liten Tjej (Petite Fille) :



Site web : http://www.svenskaflickan.se/
Myspace : http://www.myspace.com/svenskaflickanswedishgirl

vendredi 18 novembre 2011

Moddi

Au fur et à mesure de mes pérégrinations musicales à travers les webradios, forums, blogs et autres journaux scandinaves, j'ai la chance de tomber sur des perles. C'est également une frustration car, mine de rien, j'ai une vie et je ne peux pas écrire en permanence mais il y a des moments où, devant le talent évident d'un artiste, je me sens obligé de me lever en pleine nuit et, à l'aide du café du matin réchauffé au micro-onde, je me penche sur mon ordi et tente, à ma façon de décrire le talent, l'émotion qui est la mienne à l'écoute d"un artiste. En règle générale, je laisse quand même reposer mon post la nuit, histoire de voir, si le lendemain, je suis toujours emballé par le talent qui m'a tenu éveillé la veille. Cette fois-ci pourtant, avec Moddi, je me sens obligé de tout écrire d'une traite...



Voici un artiste norvégien très étonnant. A mis chemin entre Björk et Yann Thiersen. De Björk, il a la folie naturelle et le sourire enfantin. De Yann Thiersen, il a le sixième sens du bidouilleur, du mélangeur de sons naturels. Moddi est en effet un multi-instrumentiste génial qui joue aussi bien de la guitare que de l'accordéon et qui mêle en une chanson folie et sérénité. Originaire de Senja, une petite île au Nord de la Norvège que la nuit recouvre une longue partie de l'année, Moddi ressemble à un soleil, tantôt clair, tantôt obscur.


Rumbles, le titre qui ouvre son premier album, Floriography

Repéré en 2010 par Valgeir Sigurdsson (qui a produit entre autres grands, Feist, Björk ou la française Camille), Moddi s'en est allé en Islande et c'est là, dans un studio de Reykjavík, qu'est né Floriography
Avec ce premier LP on a tout un univers et des parfums familiers. Il y a effectivement du Björk, du Damien Rice (des influences revendiquées)... On trouve aussi un peu de Lisa Germano dans la gestion de la voix. Mais Moddi est bien plus que la combinaison de ses nombreuses influences. Entrer dans son monde c'est mettre le pied dans un endroit encore inconnu, où les chansons ne sont pas prévisibles. Je peux imaginer qu'il ne soit pas donné à tout le monde de se plaire dans le monde de Moddi mais en ce qui me concerne, je vais garder un œil attentif et plein d'espoir pour cet artiste singulier.

Magpie Eggs

Site web : http://www.moddi.no/
Myspace : http://www.myspace.com/moddimusikk

jeudi 3 novembre 2011

Un titre gratos d'Eivør Pálsdóttir


Un titre gratuit d'Eivør Pálsdóttir pour toute inscription à sa newsletter. Ca s'appelle Trøllabundin, c'est un titre qui figure sur Eivør, l'album sorti en 2004 et qui est ressorti en live (avec l'orchestre jazz de la radio danoise) en 2005. Ce live s'appelle Trøllabundin. Voilà, vous savez tout.

 Eivør Pálsdóttir, le croisement entre Björk et Valérie Damidot chante - Trøllabundin


Et pour le site d' Eivør, c'est ici

dimanche 30 mai 2010

Björk partie 2

De retour après une petite escapade en long, en large et en travers tout autour de mon île Caribéenne, je reviens sur le cas de Björk...




C'est en 1983 et avec le groupe Kukl que Björk trouve son premier projet musical sérieux. Kukl, groupe créé par un producteur de disque, Ásmundur Jónsson, dans le cadre d'une émission de radio, ne devait être à l'origine qu'une expérience ponctuelle. Il s'agissait en fait de réunir divers artistes de groupes et d'univers différents pour créer un superband et Björk, malgré son jeune âge (18 ans à l'époque) avait su attirer l'attention au travers des expériences musicales en solo ou avec Tappi Tíkarrass et Exodus (voir partie 1).

La première prestation scénique de Kukl a lieu en septembre 1983, en première partie du groupe punk britannique Crass. Fort de ce premier test réussi, le groupe sort un premier single en décembre de la même année. Il s'appelle Söngull (démembré) et connaîtra une version anglaise que voici :




La rencontre du groupe islandais avec Crass sera déterminante car c'est sous le label anglais (Crass records) que sortira le premier album de Kukl, The Eye.



Album étrange et inquiétant au titre inspiré d'un roman de Georges Bataille, The Eye rassemble les différentes influences gothiques et punk du groupe où l'on retrouve ça et là Mark E. Smith, Killing Joke, ou comme dans Anna (leur premier clip) un petit air de B52s...



Ce premier album au style singulier emmenera Björk et ses acolythes dans une tournée européenne qui verra la sortie d'un premier live appelé en français Kukl, live à Paris 19.4.84.

Un troisième album, Holidays in Europe (The Naughty Nought) sortira en 1986 sur le label Crass records. Il s'agit d'un album concept encore plus déroutant que The Eye avec des titres faisant référence à la Bible. Un album sur lequel on retrouve France (a Mutual thrill) :





Toutes les bonnes choses ayant une fin, en 1987 Kukl explose laissant la place à Sykurmolarnir (Sugarcubes). En réalité, si le nom du groupe change on retrouve un grand nombre des membres de Kukl dans la nouvelle formation.



Le fait que le groupe se soit formé le jour de la naissance du premier enfant de Björk a-t-il joué un rôle sur la suite de la carrière du groupe, difficile à dire... Ce qui est certain, néanmoins c'est que l'on avec Sugarcubes un groupe beaucoup moins torturé que les précédentes formations de la chanteuse. Très vite, les Sugarcubes deviendront le groupe islandais le plus connu au monde et cela est peut-être lié à cette chanson, Birthday, qui sera jouée sur la BBC par le cultissime John Peel. Birthday sera d'ailleurs élue chanson de l'année par ses auditeurs...


Si c'est pas du Björk tout craché ça, je ne sais pas ce que c'est...

Comme pour bien le démarquer d'un sombre passé Kuklien, le premier album des Sugarcubes, Life's too good est flanqué d'une pochette colorée et joyeuse.


Existe en bleu, rose, jaune, orange...

Le succès de Life's too good et l'ascendant de Björk sur les autres furent tels (tant en Grande-Bretagne qu'aux Stazunis) que des tensions commencèrent à apparaître au sein du groupe. Les différents couples qui s'étaient formés au sein de Sugarcubes explosèrent et c'est poussivement et dans une certaine ambiance électrique que sortira le second album.



Here Today, Tomorrow Next Week!, donc tranche avec le premier opus. Si l'on est toujours dans l'excitation et la pop colorée, la prédominance de la voix du guitariste Einar Örn Benediktsson en déroute plus d'un et l'album est boudé par les fans et une grande partie de la critique. Ecoutez Pluto!


C'est là qu'on se rend compte qu'une voix ça joue quand même un peu à un moment donné...


A l'issue de la tournée de promotion de l'album chacun des membre s'éloigne un peu du groupe et si il y aura effectivement un troisième et ultime album (original) des Sugarcubes, le coeur n'y est plus beaucoup. Björk se prépare déjà a "revenir" vers une carrière solo, une carrière qui sera l'objet de la troisième partie...


Björk partie 1




Parler de Björk est quelque chose de difficile pour moi. Si j'ai adoré l'artiste pendant longtemps, ses dernières productions m'ont quelque peu échappé... Comme beaucoup de fans j'ai tous ces disques et comme beaucoup de fans, mon préféré reste toujours Debut. Mais parler de Björk depuis ce premier disque solo est une erreur... D'abord parce que Debut n'est pas son premier disque. Ensuite parce que la carrière de cette artiste est probablement beaucoup plus riche que ce que le quidam occidental ne le saura jamais. La vie musicale de Björk commence à 11 ans. Née de parents hippies et éveillée, comme tous les petits vikings à la musique, Björk entre très tôt dans le show biz islandais.


Eh oui! Björk et crazy frog ne sont qu'une seule personne!

Dans la foulée de ce premier titre, la petite Björk enquille sur un premier album sobrement appelé Björk. Contrairement au titre que nous venons d'écouter (je me demande combien ont eu le courage d'aller jusqu'au bout!), Björk est un album exclusivement islandais. Il est constitué pour la plupart d'adaptations de titres pop des années 60... dont une que voici...




Fille d'un syndicaliste et d'une activiste écolo, Björk ne pouvait pas rester longtemps esclave du système et si elle poursuit sur la voix musicale, dès 14 ans elle forme un group punk de filles, Spit and Snot... puis est à l'origine d'une autre formation (jazz fusion cette fois), Exodus.
C'est deux ans plus tard, nous sommes en 1981 et Björk à 16 ans, qu'un vrai premier groupe conséquent voit le jour. Il s'agit de Tappi Tíkassar un groupe qui aura une vraie carrière en Islande avec à son actif un album, plusieurs apparitions dans des films et un genre qui enfin commence à ressembler à la Björk que nous connaîtrons bientôt. La voici donc à 17 ans dans un live que l'on peut retrouver dans le docu Rokk Í Reykjavík (que je n'ai pas vu...)




Après deux ans d'une vie musicale riche d'enseignements, Björk délaisse Tappi Tíkassar et entame son second projet sérieux et qui donnera, à ma connaissance, son premier groupe à s'exporter en dehors des frontières islandaises : KUKL.

Björk, une fille qui en a dans la culotte...




Dans le prochain épisode... KUKL et Sugarcubes... Mais avant ça, un live assez rare de Björk et sa bande de tarés de Tappi Tìkassar...

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