Dans ma crise existentielle de bobo incapable de choisir entre sa vie facile en Guadeloupe et une envie, que dis-je un besoin, de prendre un billet d'avion et d'aller se cailler les miches au nord du cercle polaire, je trouve, parfois, un petit moyen de me rafraîchir les idées dans ces quelques petits ilots de scandinavité au cœur des Antilles. Après une petite parenthèse scandinave sur Saint-Barth, voici que je me trouve, en compagnie de ma chère et tendre, à quelques kilomètres de notre petite bicoque, dans un hôtel suédois, le Langley.
Ici quasiment tout le personnel est blond, parle français en roulant gaiement les "r" et porte un petit badge avec un drapeau suédois. Ca peut paraître étonnant au premier abord. En effet, il n'existe pas de ligne aérienne entre la Suède et la Guadeloupe. Et pourtant! L'hôtel est complet et une majorité de Suédois (certes assez âgés car il faut les moyens pour se payer ce voyage) nous entoure en ce beau matin de Saint-Valentin. Voir toutes ces tables encombrés d'assiettes remplies de filmjölk, de charcuteries et d'omelettes me fait un drôle d'effet. Nous sommes en 2012 et... je n'ai pas remis les pieds en Suède depuis 13 ans!
Mon dernier contact avec la Suède (et encore...) remonte à un voyage à Hong Kong et une escapade dans le IKEA local! C'est dire! Alors évidemment, je n'ai pas pu m'empêcher de "parler" suédois avec le barman, une hôtesse, un banc public et il ne m'a pas fallu longtemps pour me rendre compte que si je pouvais encore baragouiner un peu dans la langue de Strindberg, ma capacité à comprendre les Suédois était, elle, nulle et désormais non avenue. Quel ego crash!
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