Jenny Hval est un personnage étrange et lumineux : qui écoute sa musique s'en souvient longtemps. Avec Jenny Hval (ou Rockettothesky, le pseudonyme sous lequel elle était connue il y a quelques années), on entre dans un monde de sentiments invisibles et frissonnants. En effet, celle qui disait il n'y a pas si longtemps chanter pour les morts peut paraître à certains déstabilisante. Derrière une musique profonde et des paroles énigmatiques, on trouve des failles et quelques inquiétudes. Mais tout cela est si beau qu'au fond, rien ne reste d'autre que la lumière et la beauté fondamentale d'une artiste rare qui joue avec sa voix comme d'un instrument mystérieux.
Dans une récente interview (disponible ici en anglais), Jenny Hval décrivait son processus de création :
"Tout ce que je fais débute par un son. Habituellement, je commence par prononcer une phrase ou un mot dans une pièce, en laissant ce son déterminer ce qui va arriver ensuite. Je peux avoir (ou pas) quelque chose d'écrit à l'avance, mais j'ai l'habitude de tout changer en me basant sur le sons des mots. Je dirais donc que j'utilise la voix et le langage comme des instruments."
Rockettothesky - Grizzly Man
Je discutais l'autre jour avec une amie norvégienne qui m'a donné le fond de sa pensée au sujet de la miss : "Jenny Hval, c'est Björk en mieux. Chez elle, il n'y a pas cette espèce de masturbation intellectuelle et narcissique permanente. Elle ne chante dans des pauses qui veulent dire voyez comme je suis belle ou je suis une artiste et si vous n'aimez pas c'est parce que vous êtes idiots et incultes. C'est ça qui me plaît chez Jenny Hval...". Je ne peux qu'être d'accord avec cette idée.
Après deux premiers albums prometteurs sous le nom de Rockettothesky, la jeune artiste revient en 2011 à visage découvert et nous propose Viscera sur le label Rune Grammofon. A la première écoute, ce qui frappe avec ce dernier opus c'est avant tout la capacité de cette artiste singulière à faire côtoyer l'intime et le grandiose.
Blood Flight
Aidée de ses deux musiciens attitrés, Kyrre Laastad et Håvard Volden, Jenny Hval propose avec Viscera un opus soigneusement orchestré et qui offre l'occasion de retrouver (ou de découvrir) sa voix si particulière.
En cette fin d'année, je ne peux que vous conseiller de mettre sous le sapin ce petit CD qui, a d'ailleurs été classé parmi les 50 meilleurs albums de l'année par le fameux magazine anglais uncut (voir ici) et dont le site drownedinsound.com dit ceci : "Parfois une obsession peut naître du néant. Un proverbe dit que l'on ne reconnaît ce que l'on a de cher, que lorsqu'on le perd mais l'inverse fonctionne également ; la découverte de quelque chose, peut vous faire prendre conscience de ce qui vous manquait jusqu'alors. C'est ainsi qu'il en est avec jenny Hval, à travers son séduisant Viscera (...)"
Discographie :
- 2006 : To Sing You Apple Trees (en tant que Rockettothesky)
- 2008 : Medea (en tant que Rockettothesky)
- 2011 : Viscera
Je vais m empresser d'aller l écouter, tu m as donné envie d'en savoir plus sur cette artiste intriguante
RépondreSupprimerOui, c'est une artiste qui vaut vraiment le détour et ces trois albums sont bien. Merci en tout cas pour ton com, ça fait plaisir de voir qu'il y a des gens qui lisent lol ça rassure d'une certaine manière
RépondreSupprimerConnaissant une personne de l'entourage de Jenny, j'ai la chance de suivre son travail depuis un EP sorti avant même "To sing you apple trees", et je ne peux que confirmer tout le bien que tu en dis. C'est vraiment une artiste fascinante, qui gagne à être connue, et dont ton amie norvégienne résume à merveille le tempérament.
RépondreSupprimerAu passage, c'est en tapant son nom sur le net que je suis tombé sur ton site, et étant passionné par la pop scandinave (les Suédois d'Holmes par exemple font partie de mes artistes chouchous depuis un bail), j'en suis ravi.